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Aquascaping

L'aquascaping est l'art de pratiquer l'aquascape, d'arranger les différents éléments (plantes, roches, ornements en plastique, sables, etc.) à l'intérieur d'un aquarium pour atteindre une certaine émotion chez l'aquariophile ou le spectateur du paysage aquatique. L'aquariophile, qu'on nomme alors un aquascapeur, devient un sculpteur de paysages aquatiques.

Aussi simpliste que cette définition, l'aquascaping est aussi varié que toute forme d'art. Il y a, dans l'opinion publique, trois techniques ou styles d'aquascaping avec des plantes : japonais, hollandais et "Wild Jungle" (jungle naturelle). Il y a, bien sûr, plusieurs variations incluant des combinaisons de ces trois techniques en aquascape.



L'aquascaping "Japonais" : le «maître» de cette technique est sans aucun doute Takashi Amano. Cette technique est généralement décrite comme un aquascaping utilisant la nature comme modèle. C'est assez vague, il faut visiter ce fil de discussion sur les résultats du concours ADA aquascaping pour voir quelques exemples de son travail et d'autres sites pour voir comment les aquariums sont aquascapés. Amano décrit 3 voies que l'on peut utiliser pour aquascaper son aquarium dans une philosophie japonaise de la nature : triadiques, concaves et insulaires. Le but d'un aquascapeur "à la" Amano est de pouvoir prendre une photo représentant sa création de paysage aquatique comme cette photo le montre :



L'aquascaping "Jungle Sauvage" (Wild Jungle en anglais) est une technique dont le grand maître est certainement George Booth, qu'il décrit admirablement dans son séminaire "Aquascaping Moderne". Il utilise différentes textures et couleurs pour obtenir un sentiment d'«harmonie sauvage» dans l'aquarium. Les aquascapeurs qui sont bien avec cette technique ont un point focal (base d'aquarium planté hollandais) dans la cuve et utilisent différentes textures et couleurs autour du point focal afin de pousser, attirer l'œil dans des directions différentes mais très précises.



L'aquascaping "Hollandais" (ou Néerlandaise) Néerlandais est une technique de bac planté qui ressemble à un lit végétal très bien entretenu. Des concours annuels existent depuis près de 1960 pour désigner les plus beaux aquariums plantés hollandais! Pour plus d'informations sur la création d'aquarium hollandais certifiés conformes aux exigences de ce style, consultez le site d'Adrian Tappin. En France, c'est essentiellement Denis Terver qui a rendu cette technique possible grâce à ses "Manuels d'aquariologie



La disposition des plantes

Afin que le bac soit le plus esthétique possible, il y a certaines règles à observer. Bien entendu, les critères de beauté étant culturels par définition (selon notre environnement social et notre éducation, nous n’avons pas la même définition de la beauté…), on ne va parler ici que des grands principes assez généralement admis pour créer un bac planté agréable à regarder :

A)

Un des principes de bases pour disposer les plantes est le fait de créer des « étages » dans le bac. Cela créé de la profondeur, et permet ainsi de mieux voir chaque plante. On va ainsi répartir les plantes en trois plans : avant-plan, plan médian et arrière-plan. Il parait logique de respecter les hauteurs naturelles des plantes, et donc de les répartir dans les trois plans selon leurs tailles adultes.

Voici quelques exemples :
 Avant-plan : Glossostigma, Hemianthus callitrichoides, Echinodorus tenellus, Anubias nana, Cryptocoryne sp.…
 Plan médian : Hemianthus micranthemoides, Bacopa australis, Heteranthera zosterifolia, Hygrophila polysperma
 Arrière-plan : Ludwigia repens, Rotala rotundifolia, Rotala macranda, Eusteralis stellata
 

B)

Il faut absolument regrouper les plantes par espèce, et ne pas planter de-ci de-là les brins d’une espèce : l’effet sera meilleur en groupe. La création de « massifs » de plantes aura un impact visuel bien plus grand qu’une plantation dispersée (sauf si c’est l’effet recherché !).
 

C)

Il faut essayer de créer un « point focal » dans le bac. C’est l’endroit où le regard de l’observateur sera systématiquement attiré, et où il faut idéalement placer la plante « phare » du bac (par exemple : Nymphaea lotus zenkeri, Echinodorus rubin ou encore une unique plante « rouge » parmi des plantes à dominance « verte »).
 

D)

Les plantes rouges peuvent plus particulièrement vous aider à donner du contraste à votre paysage. Mais soyez prudent : si vous n’utilisez qu’une seule plante rouge alors elle se comportera comme un nouveau point focal. Si vous avez déjà choisi une pierre pour être votre point focal, vous pourriez créer un trouble dans votre paysage, et votre regard une nouvelle fois se perdrait en allant d’un point à un autre.
 

E)

Bien répartir les formes de feuilles pour ne pas faire trop de « masses » (à tiges, à petites feuilles, à grandes feuilles…), mais sans exagération pour ne pas donner non plus un aspect trop fouillis à l’ensemble.
 

F)

Si votre aquarium est de petite taille (en dessous de 200 litres) préférez les espèces à feuillage fin. Cela le fera paraître plus grand qu’il ne l’est en réalité.
 

G)

Les plantes à tiges sont un excellent moyen pour "sculpter" votre paysage. De nombreuses petites espèces, telles que Micranthemum micranthemoides, Micranthemum umbrosum, Mayaca sellowiana ou Rotala rotundifolia (pour en nommer quelques-unes), peuvent facilement être taillées selon différentes formes.

 

Le nombre d’or et le point focal

Pour obtenir un paysage harmonieux, vous devez choisir un point focal (ou bien deux au maximum). C’est généralement quelque chose de plaisant à l’œil. Cela peut-être une pierre, une pièce de bois, ou un magnifique groupe de plantes (ou une plante isolée). C’est là que le nombre d’or prend son importance.



Pour trouver le point focal de votre aquarium, il suffit de mesurer simplement la longueur de votre aquarium et diviser ce nombre par 2,618. Prenez ce résultat et mesurez le sur l’aquarium, marquez-le, vous avez obtenu votre partie ayant pour ratio 1, le reste de la longueur correspond à la partie dont le ratio est 1,618. Voilà donc l’emplacement idéal pour disposer ce que vous avez choisi comme élément majeur du bac.

Bien entendu, vous n’êtes pas obligé d’utiliser le nombre d’or : un point focal peut tout à fait être à un autre endroit du bac (par exemple vers les coins au fond - dixit Amano). Il y a bien d’autres solutions à mettre en oeuvre, à vous de faire preuve d’imagination, de créativité et n’hésitez pas à vous inspirez des bacs que vous voyez sur Internet !

 

4.1.5 - Les autres éléments de décors (racines, roches…)

Il est tout à fait possible (et même souhaitable) d’introduire d’autres éléments de décoration que les plantes. On se voit proposer dans les magasins aquariophiles différents éléments végétaux et minéraux qu’il est possible de combiner aux plantes dans nos créations aquatiques : racines, bois pétrifié/fossilisé, roches…

Exemple de "hardscape" avec seulement des racines :

 

 

Exemple de "hardscape" avec seulement des pierres :

 

 

Exemple de "hardscape" avec seulement du bois fossilisé :

 

Il n’y a pas vraiment de règles quant à l’ajout (ou non) de ces éléments de décor, mais on peut tout de même donner un certain nombre de « trucs » utiles :

 Éviter de mettre 2 types d’éléments décoratifs en même temps (par exemple : bois et roches ensemble, deux types de roches différentes…). Le décor paraîtra plus naturel.

 Vous pouvez recouvrir les racines de végétaux (afin de mieux les intégrer au paysage), avec différentes plantes : Anubias, Microsorum, Mousse de Java…

 Ne jamais placer ces éléments de façon symétrique et éviter les nombres pairs. Préférer les dissymétries (2/3 – 1/3) et les nombres impairs de « décorations » (3 - 5 - 7 => respect du nombre d’or).

 Bien penser à la taille de la plantation définitive lors du choix des éléments décoratifs. Par exemple, ne pas choisir une racine trop petite (qu’on ne verra plus une fois que les plantes auront poussé), ni trop grosse (on ne verra qu’elle…).

 

 
 



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